Il a peur
La plupart des enfants ont un jour peur du noir, des monstres, des orages ou du père Noël. Les peurs enfantines peuvent toutefois être des expériences qui font grandir, à condition d’être apprivoisées. Tranquillement, mais sûrement, vous pouvez aider votre enfant à les surmonter.
La peur fait partie des émotions « de base », au même titre que la joie, la tristesse ou la colère, par exemple. Elle provoque une réaction automatique à une alerte qu’elle nous envoie: le danger.
Même si les peurs des enfants peuvent parfois nous paraître disproportionnées, elles sont à prendre au sérieux. En effet, elles sont un message important et proviennent souvent d’une expérience que l’enfant ne comprend pas ou qui lui semble menaçante.
Les origines de la peur
Les trois origines principales de la peur sont:
- Les peurs classiques (fantômes – obscurité – orages – …)
- Les peurs acquises (suite à un choc – un événement traumatisant – une dispute violente – un examen médical brutal- …)
- Les peurs copiées (maman hurle à la vue d’une araignée, il y a donc un danger – papa a très peur du jugement des autres, moi aussi – …. )
Comment l’accompagner
Peu importe d’où vient la peur, votre enfant a besoin de soutien pour la surmonter. Inutile d’en rire ou de ne pas la prendre au sérieux pour tenter de dédramatiser, cela ne fera qu’accroître l’incompréhension de votre enfant vis-à-vis de cette peur, et provoquer un sentiment de honte ou de culpabilité (je dois vraiment être nul pour avoir peur de cela…).
A l’inverse, vouloir le surprotéger ou faire disparaître sa peur par vos propres moyens risque même d’augmenter son sentiment de peur.
Voici quelques pistes :
- accueillir et écouter : je vois que tu as peur quand (je ferme la porte de chambre) … Qu’est-ce que cela fait en toi ?
- reconnaître et réconforter : attention à ne pas confondre « réconforter » et « rassurer ». L’impact ne sera pas le même si votre enfant entend « en effet, ça n’a pas l’air rassurant pour toi, comment peut-on faire pour que ce soit mieux? » plutôt que « tu ne risques rien, je t’assure, moi aussi je dors avec la porte fermée et il ne m’est jamais rien arrivé ».
- Faire appel à ses ressources : « tu te souviens quand tu avais peur de …, et que finalement tu es parvenu à le faire ? »
- Réciter votre propre expérience : vous avez également des peurs, le fait de les partager avec votre enfant lui prouvera que c’est normal et que, comme vous, il peut apprendre à les apprivoiser.
- Se réjouir de ses réussites : montrez-lui que vous remarquez ses efforts et ses progrès, cela l’encouragera à continuer et augmentera son estime de lui-même.
La visualisation positive, un exercice ludique pour rendre l’objet de sa peur inoffensif
… En cas de cauchemar, de monstres, …
Le but de cet exercice est de dédramatiser l’image du cauchemar. L’enfant va créer des changements positifs sur ses monstres, séparer l’image du monstre du sentiment de peur pour le remplacer par un sentiment agréable.
Décris-moi ce monstre (ou ce cauchemar, …)
Demandez à votre enfant de décrire son cauchemar, et laissez-le parler. Encouragez-le à vraiment bien le décrire en ponctuant son discours par quelques exclamations (« Oh! », « ah bon? », …), cela l’encouragera à continuer.
Aidez-le avec quelques suggestions: « je me demande comment tu pourrais t’amuser à transformer ce monstre (ou tout autre objet de la peur). Peut-être en le changeant de couleur ? Et s’il portant un chapeau rigolo ? Des oreilles de Mickey ? Et puis… Pourquoi ne pas lui faire un sourire ? Lui mettre un gros nœud dans les cheveux ? Lui changer sa voix, pour qu’il parle comme une petite souris … »
Laissez votre enfant imaginer ce qu’il veut faire. Et encouragez-le à le décrire, en riant par exemple, ou simplement en vous exclamant « ah oui, ça c’est rigolo ! »…
Evaluez le niveau de cette peur maintenant en lui demandant « à combien est-elle descendue ? » ou « quelle taille a cette peur maintenant si tu la compares à avant? ».
Si après cela, votre enfant a toujours peur, vous pouvez lui suggérer de le réduire, de le rendre minuscule: « regarde, comme il est ridicule maintenant (ou drôle, ou microscopique, suivant ce que votre enfant aura imaginé).
Enfin, réjouissez-vous, et encouragez-le à faire appel à sa capacité à transformer les monstres à chaque fois qu’il le voudra !