Il a mal
Dire à un enfant qui a mal « ce n’est rien », revient à l’embrouiller, car on nie son impression alors que justement, il en cherche la confirmation auprès de nous.
Maria Montessori
Lorsqu’un enfant se blesse, en tant que parents, notre premier réflexe est de vouloir le rassurer. Malheureusement, très souvent, on se retrouve démunis devant les cris de douleurs.
Il existe un exercice très simple (qui mérite tout de même un peu d’entraînement), qui vous permettra de réduire la douleur de votre enfant en quelques minutes. Et cerise sur le gâteau, cela fonctionne aussi très bien pour les adultes.
Pourquoi cela fonctionne ?
De manière très simplifiée, l’explication est la suivante: tout ce qui se passe dans nos vies est codé dans notre cerveau sous forme de représentations. Cela peut être une image, une forme, un son, une sensation, et même parfois, tout en même temps.
Grâce à cet exercice de PNL (programmation neurolinguistique), vous allez permettre à votre enfant d’agir sur cette représentation et ainsi de modifier l’effet qu’elle a sur lui.
On ne touche pas au contenu (ici, la douleur), mais à la représentation que l’on s’en fait. Cela fonctionne également très bien, par exemple, pour les cauchemars (Lire l’article sur la peur).
Comment faire ?
Concentration
La première chose essentielle pour que l’exercice fonctionne est que vous, en tant que parent, soyez complètement disponible durant l’exercice. En effet, si vous regardez la télévision ou tapotez sur votre portable en même temps, cela n’aura pas du tout le même effet pour votre enfant.
Rendez-vous donc disponible complètement, et à l’écoute. Et surtout, faites confiance à votre intuition.
Reconnaissance
Reconnaître la blessure de l’enfant, que ce soit du petit bobo à l’écorchure en passant par l’entorse et la foulure, est primordial. En effet, en reconnaissant la douleur de votre enfant, il se sentira reconnu, mis en confiance, et cela soulagera immédiatement les sentiments désagréables liés à sa douleur.
Lui dire « ce n’est pas grave » part sans doute d’un bon sentiment. Préférez toutefois des formulations telles que « ah oui, tu as l’air d’avoir mal », « montre-moi où ça fait mal », ou encore un simple « aïe, comment ça va? ».
Questionnement
Place maintenant à la partie centrale de l’exercice. Cela débute par une question toute simple:
- « Que sens-tu? »
- Ça brûle ? Ça pique ? Ça chauffe ? …
- Si ça pique, ça pique comment ? Comme un moustique ? Une abeille ? Une aiguille ?
Dès que vous avez un élément, questionnez, encore et encore.
- Comment est cette aiguille ? Grande ? Petite ? De quelle couleur ? Elle pique où ? Une seule fois ? Plusieurs fois ? À quel endroit ?
Etc., etc.
Prenez soin de ne rien suggérer vous-même, seulement de lui donner des pistes s’il ne parvient pas à répondre lui-même de façon précise à vos questions, Et, surtout, questionnez-le à son rythme. S’il parle lentement, posez vos questions lentement. S’il parle très vite, adaptez-vous et parlez, vous aussi, très vite.
Changement
Place à la magie. L’idée est de changer maintenant la représentation que votre enfant se fait de la douleur. Attention, une fois encore, à ne pas vouloir modifier vous-même sa représentation. Vous n’êtes que celui qui l’accompagne, c’est à lui de trouver ce qui lui convient le mieux.
- Et si l’aiguille était plus fine, ça serait mieux ?
- Et si ça tournait dans l’autre sens ?
- Et si au lieu d’être rouge, elle était bleue ? ou jaune ? Est-ce que ce serait mieux ?
- Comment devrait-elle être pour que ce soit plus agréable ?
- Et si elle se transformait en chewing-gum ?
Laissez votre enfant trouver ce qui lui fait du bien… Souvent, quelques questions suffisent à apaiser la douleur.
Quand utiliser cette méthode ?
- Pour les petits bobos ( chute, mal de tête après une grosse colère, coups contre une armoire, … )
- En attendant le médecin (oui, cette technique fonctionne aussi pour les gros bobos, en attendant de pouvoir soigner la blessure)
- Pour les maux « traditionnels » (maux de voyage, douleur au ventre en cas de stress, …)
Comme je l’ai déjà dit, cela fonctionne également pour les adultes. Si vous êtes seul, cela demandera un peu plus de concentration car il s’agira de vous questionner vous-même, mais cela fonctionne parfaitement, avec de l’entraînement.
J’espère que ce petit exercice vous sera utile et vous permettra d’apaiser les douleurs de votre enfant. Faites-vous confiance, faites-lui confiance et amusez-vous.
Sarah